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"Pour un monde meilleur"

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV

Roman policier


Chapitre III
Voyance
Médium

L'Organisation

Mardi matin, Pat et ses quatre chefs de bande se réunirent dans une luxueuse salle de séjour de sa villa. Une charmante domestique leur servait à boire. Pat prit la parole.
- En attendant la mise au point du nouveau "Projet", nous devons nous concentrer sur certains problèmes graves. Canon, à toi l'honneur.
Richardson était doublement contrarié par ses deux échecs consécutifs : l'arrestation de son ami d'enfance Francis Ngo, duquel il était conseiller à titre officieux, et la totalité des hommes de ce dernier, ansi que la fermeture de l'armurerie "Ngo Armes".
- Mon groupe est mis K.O. mais j'ai des relations, j'en créerai un autre. D'ailleurs je n'ai pas dit mon dernier mot et le moment venu je lui ferai personnellement sa fête à ce Saint, mais n'ayez crainte, je vous tiendrai au courant au préalable. Question d'armes, il va falloir que je négocie avec un trafiquant que je connais... D'autre part, je pense qu'il y a un traître dans notre organisation... Il faut que chaque responsable vérifie dans son groupe. Je regrette pour ton comptable "Comtesse", mais je n'ai rien pu faire.
- Je comprends, dit Carine Levallois.
- A propos, dit Goujon en s'adressant à Schultz puis à la foule, un de mes hommes, Rich, s'est fait attraper par Saint dans le métro en possession d'un cran d'arrêt. Il a dû aller chercher sa carte d'identité au commissariat de Belleville. Déjà, il y a deux semaines, il s'est fait poignarder par un viel ivrogne de 65 ans. Je lui ai conseillé de quitter l'organisation car il devient dangereux pour nous. Il a accepté. Pourtant, je lui avais demandé de se tenir tranquille. Ah ! ces jeunes, on ne peut pas leur faire confiance, il faut que ça bouge, encore un de moins. Je suis désolé, Schultz, il va falloir que tu trouves quelqu'un d'autre.
  Pat consulta un dossier et s'adressa à Richardson.
- Ce Desfaucheux, l'armurier, es-tu sûr qu'il ignore tout de notre organisation ?
- Absolument, c'est un marchand ordinaire qui n'a aucun lien avec Saint.
- "Canon", suggéra Pat, je pense que tu peux remplacer le "guérisseur" pour diriger une partie du personnel. Il pourra travailler à plein temps à son laboratoire. Je pense que tout le monde est d'accord... Schultz, as-tu trouvé quelqu'un pour remplacer ton fils comme chef de groupe ?
- Oui, je pense que Catherine Spinoza en sera capable. Les deux nouveaux électroniciens me secondent pour les recherches du "Projet".
- Canon, qu'est-ce que c'est que cette histoire de présence invisible ? Là tu me surprends, dit Pat avec un sourire moqueur.
Richardson, rouge de colère, haussa le ton et tapa du poing sur la table renversant le verre de Cognac de la "Comtesse". Un garde du corps appela la servante...
- Ecoute Pat, répliqua-t-il, Ngo était un excellent collaborateur et homme de confiance. C'est pourquoi, je l'ai choisi pour céder mon commerce. Alors, s'il m'a parlé de fantôme, lui qui est très terre à terre, je le crois. Si tu penses que je suis fou, va vérifier toi-même.
- Ca va, Canon, ça va.... Je te crois, ne t'énerve pas... Excuse-moi. Qu'en pensez-vous les autres ?
- J'avoue que ça me dépasse, dit le "guérisseur".
Schultz sourit et dit :
- Moi, je ne crois que ce que je vois, j'irais bien vérifier moi-même sur place. Mais j'ai autres choses à faire.
- Je pense que le "chef" devrait rester à l'écart de cette histoire pour continuer les recherches, poursuivit Pat. Christian et Alex, vous irez faire un tour ce soir vers 20 heures à cet endroit et autour de chez Saint, sans vous faire remarquer. Déguisez-vous comme vous voulez, mais ne jouez pas les héros, je vous attendrai ici. Est-ce clair ?
Christian Furet et Alex Martin, les deux bras droits de Pat, l'un passionné des sports de combat, l'autre du paranormal, acquiescèrent d'un signe de la tête.
- Comme le guérisseur, je n'y crois pas, dit la comtesse en esquissant un geste de mépris.
- Bon... fantôme ou esprit, je vais me renseigner de mon côté et je vous tiendrai au courant, conclut Pat.

  Saint, Major, Fourreau et son adjoint se retrouvèrent dans le bureau du commissariat de Belleville pour faire le point, avec la présence de Marie-Ange.
- M. Major, vous connaissez le commissaire Saint, je suppose ?
- Comme le fond de ma poche !... Je vous félicite messieurs, malgré tout, d'avoir récupéré notre machine. Ca s'arrose ! Venez boire un verre à la maison quand vous aurez le temps... enfin, je veux dire à mon bureau.
- Ce sera avec plaisir mais...dit Roman.
- ... quand nous aurons retrouvé le reste, termina le commissaire.
- Est-ce que cela vous avance à quelque chose, monsieur Major, lui demanda le commandant Leclerc.
- Oui ! heu... Non ! Imaginez un véhicule automobile, c'est comme si nos voleurs ont gardé le moteur et nous ont laissé la carosserie. Il manque tous les éléments essentiels pour la mise en marche de l'appareil... Cela va coûter trop cher à la firme pour réinvestir immédiatement. On devra attendre pour avoir suffisamment de bénéfice, à moins que vous récupériez le reste auparavant.
- Nous avons perquisitionné chez Ngo, déclara le commissaire Fourreau. Nous avons découvert que Richardson était hébergé chez lui, dans sa résidence située à quelques mètres de l'armurerie Ngo Armes. Des traces de pneus récentes nous ont révélé qu'une voiture avait quitté cette résidence peu après la fuite de Richarson. Au cours de la poursuite d'hier, des témoins ont aperçu un individu faire feu sur un hélicoptère de la police, à partir d'une Peugeot roulant à vive allure... Cet événement nous apprend que Richardson est un élément important du Cerveau ou peut-être même le Cerveau lui-même. Langlois avait loué elle-même le luxieux appartement pour les beaux yeux de Roman afin de le piéger... La plaque minéralogique trouvée sur la chaussée pas loin de chez toi, Roman, vendredi soir, était fausse. La voiture accidentée était une camionnette Renault. A croire qu'il y a un trafic de fausses plaques... Roman, pas de nouvelles de Vigneron depuis votre rendez-vous ?
- Non... Mais plutôt que de l'attendre, grâce au matériel que tu m'as fourni, je pense que je vais accélérer les choses. Je vais voir d'où proviennent ces plaques.
- ...Oui, parce que la famille Schultz et ses fausses plaques, ça commence à me déplaire, je te laisse continuer sur cette affaire.

  21 heures. Roman interrompit son dîner et appela Vigneron, le mécanicien chez lui.
- Avez-vous du nouveau ?
- Non, depuis la mort de Schultz, nous ne voyons plus la bande. Ils ont dit à mon patron qu'ils nous recontacteraient.
- Combien êtes-vous ?
- Quatre, un mécanicien a repris son travail après quelques jours de maladie. Il ne sait rien. Il se contente de faire son boulot sans poser de question.
- Schultz changeait régulièrement de plaques d'immatriculation, vous le saviez ?
- Oui... Mais j'ignore comment il pouvait se les procurer... J'ai oublié de vous en parler.
- Monsieur Vigneron, vous savez ce qui vous attend si vous essayez de m'avoir ?
- Faites-moi confiance, M. Saint, je n'ai aucun intérêt à vous piéger.
- Connaissez-vous l'adresse de votre patron ?
- Bien sûr, je vous la donne.


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