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"Pour un monde meilleur"

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV
Roman fantastique
de Robert Abadie

Un justicier
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L'Organisation
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Football (avec Laurent BLANC)

Chapitre I

En cette fin de matinée, Paris était ensevelie, et même engluée, dans un brouillard épais, froid et humide.
  Depuis trois générations, les Duroc trouvaient la sérénité dans le 5è arrondissement où ils étaient propriétaires d'un appartement de trois pièces. Lucien Duroc, dernier héritier, âgé d'une soixantaine d'années, termina son déjeuner en vidant le reste de la bouteille de Bordeaux dans un verre dont il avala le contenu d'un trait. Il s'habilla rapidement pendant que sa femme terminait de ranger la table.
- Ne traîne pas dans les bars Lucien, dit-elle.
- Non, non, ne t'inquiète pas, je reviens tout de suite. Tu n'as besoin de rien ?
- Non, mais il faudra penser à acheter du grain pour les canaris, il ne reste plus grand chose.
- Oh, on leur donnera du riz en attendant, ils adorent ça.
- Tout à fait, ça calmera leur diarrhée.
  Duroc faisait des "économies", tous les quinze jours il retirait au distributeur automatique de billets, la même somme d'argent (500 euros) dont une partie servait aux frais du ménage tandis que l'autre était placée "au cas ou" (comme il disait). Il se plaisait à dire qu'il fallait avoir de l'argent de côté. Sa cagnote, une boîte à musique avec une danseuse qui tournait sur elle-même lorsqu'on l'ouvrait, contenait 3000 euros.

  Il sortit de chez lui en vérifiant ses poches pour s'assurer qu'il n'avait rien oublié. Son domicile se situait dans une petite impasse... Il voyait à peine à une dizaine de mètres. Les habitants semblaient faire la grasse matinée ce samedi comme engourdis par les conditions météorologiques. Duroc chaloupait un peu à cause de son excès d'alcool à chaque repas. Mais il était solide, comme son nom l'indique. Quelques timides chants d'oiseaux émaillaient le calme reposant du quartier. Il entra dans le bar-tabac pour acheter un paquet de cigarettes.
- Bonjour M. Duroc ! Qu'allez-vous faire pendant votre retraite ? lui demanda la caissière.
- Ma femme et moi, on va prendre l'avion... pour la première fois... de notre vie...à la fin de la semaine.
- Ah oui ? Vous allez loin ?
- On va voir mon frère... aux Etats-Unis.
- Et bien, bon vent et bon voyage ! M. Duroc. A un de ces jours.

Il sortit du bar et se dirigea vers un distributeur automatique... Il alluma une cigarette et regagna son domicile, après avoir retiré de l'argent.
  A quelques mètres de l'entrée de son immeuble, trois jeunes gens de vingt cinq à trente ans attendaient dans une Peugeot 106 noire. Le sexagénaire arriva à hauteur du portail, composa le code, saisit la poignée et ouvrit sans peine la lourde porte en avançant.
- Allez-y ! dit la conductrice, cheveux blonds, la trentaine et paraissant la plus âgée des trois.
  Deux individus cagoulés surgirent du véhicule, l'un d'entre eux, avec une puissante musculature, fonça sur le sexagénaire et le poussa violemment dans la cour de l'immeuble. Pendant que son complice refermait le portail, il dégaina un pistolet et somma sa victime de vider ses poches. Duroc sortit courageusement de sa veste un cran d'arrêt et fit jaillir la lame. Surpris par la réaction de leur victime, l'homme armé eut le temps de faire un pas en arrière. Duroc, d'un tour de bras, balaya devant lui avec son couteau en poussant un cri, dégageant une forte odeur d'alcool : " Salopards !". Il blessa à la poitrine l'autre assaillant qui, gêné par une poubelle collective, ne pouvait l'éviter. Il proféra un juron en grimaçant. Ayant constaté l'état d'ivresse de sa victime, profitant de son déséquilibre après son mouvement, le plus costaud se précipita sur lui et lui défonça le crâne d'un coup de crosse. Duroc, sonné, tituba quelques secondes et s'écroula en dépit de sa robustesse.
- Il m'a charcuté Conan, dit Richard en pointant son arme sur la tempe de sa victime. Je vais l'envoyer en enfer.
- Non ! dit Adel, ne fais pas ça, le chef a dit "pas de meurtre".
- J'ai mal... je saigne, continua-t-il en plaquant sa main gauche sur sa blessure.
- Va rejoindre Cathy, je n'en ai pas pour longtemps.
  Richard enleva sa cagoule, ramassa le cran d'arrêt taché de son sang et courut vers le véhicule. Son complice le suivit aussitôt après avoir vidé les poches de sa victime. A bord de la voiture ils prirent la fuite en direction de la sortie de la capitale.

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