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"Pour un monde meilleur"

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV

Roman policier


Voyance
Médium

L'Organisation

Chapitre III

Saint et le lieutenant de police qui l'avait accompagné, en tant qu'assistant, quittèrent "Ngo Armes" et rentrèrent sans encombre. Rentré chez lui, Roman enleva son déguisement : un faux nez, une perruque, une fausse barbe et une paire de fausses lunettes. Il appela Fourreau pour le tenir au courant de ses investigations.
- Roman, dit Fourreau, à propos de Denis Schultz, je me demandais pourquoi il avait agit seul le jour de sa mort alors qu'ils étaient toujours trois ou quatre à commettre leurs agressions. Les cartes bleues volées pour son propre compte lui auraient servi à tester sa nouvelle invention à l'insu de ses complices. D'après les témoignages de divers commerçants, il aurait acheté du matériel électronique chez ces derniers une semaine avant son décès. Et lorsque nous avons perquisitionné chez lui, nous avons remarqué que l'appartement avait été visité. La brune, déguisée en blonde, qui était venue récupérer la Peugeot, aurait sans doute mis la main sur son invention rangée dans l'armoire qu'elle avait fracturée. Ce prototype serait actuellement entre les mains du Cerveau de la bande. Espérons qu'il ne l'a pas encore mis au point.
- Le moment venu, je te préviendrai pour que tu interviennes chez Ngo. Ses hommes sont armés jusqu'aux dents... Ils ont même des armes de guerre telles que des grenades. De plus, je dois y retourner pour découvrir ce qu'il y a au dernier étage, ton intervention serait prématurée.

Deux jours plus tard, un lundi matin, dès l'ouverture de la société Ngo Armes, à l'heure où la clientèle se faisait rare, avec le même déguisement, Saint et son "assistant" retournèrent chez "Ngo Armes" à bord de la même Citroën C5.
- Bonjour M. Scott, dit le réceptionniste. Que puis-je faire pour vous ?
- J'aimerais voir M. Ngo, j'ai quelque chose pour lui...
Le garde du corps fouilla les deux hommes et demanda à jeter un oeil dans l'attaché-case. Il l'ouvrit alors que Monsieur Ngo arrivait suivi du réceptionniste. Le gérant découvrait le contrat rempli par Saint et dit :
- C'est bon, c'est bon, venez.
Ngo accompagna ses deux visiteurs jusqu'à son bureau, le garde du corps ferma la porte et resta à l'extérieur. Saint ouvrit soudain son attaché-case à double-fond, sortit son pistolet et menaça Ngo :
- Tu fais un geste et tu es mort !
Le visage de Ngo changea de couleur, il était devenu blême, mais furieux, il se leva brusquement...
- Reste où tu es ! et pas un mot ! avertit Saint.
Roman lança un Manurhin au lieutenant de police, ainsi que des menottes que ce dernier passa à Ngo.
- Appelle ton garde du corps en français ! continua Roman en lui pointant son arme sur la tempe.
- Khua ! Viens voir une seconde.
Lorsque l'homme entra, il sentit le canon d'une arme à feu pointé sur sa tempe.
- Ferme la porte et avance, doucement, lui murmura Saint.
Khua, d'une rapidité surprenante, se retourna brusquement et parvint à saisir l'arme de Saint avec sa main droite... Mais après une courte lutte, Khua se retrouva immobilisé au sol avec une arme à feu pointée sur sa nuque. Le vacarme attira la secrétaire de Ngo qui travaillait dans un bureau adjacent. Elle se laissa maîtriser sans résistance. Pendant que le lieutenant surveillait les trois personnes, Saint sortit de la pièce et appela :
- M. Richardson ! M. Richardson ! S.V.P.
L'homme au pistolet mitrailleur descendit l'escalier jusqu'au premier étage et ne vit personne. L'absence du garde du corps de Ngo l'intrigua, il prépara son arme car un bruit suspect l'attira, malgré les consignes, vers un bureau qui se trouvait au fond du couloir. Soudain il s'écroula, il avait reçu un coup sur la tête. Saint s'empara de son portable et prévint Fourreau. Pendant ce temps, Richardson sortait de son bureau pour aller voir le comptable mais il remarqua l'absence du gardien d'étage, son propre garde du corps. La consigne, très stricte, était que le couloir ne devait jamais rester sans surveillance. Méfiant, il fit alors demi-tour, prit sa veste, un sac de sport et se précipita vers les escaliers. Il descendit les marches délicatement, sans bruit. Le premier étage était vide, il régnait un calme suspect, ce qui lui confirma que quelque chose n'allait pas. Il atteignit le rez-de-chaussée et fit signe à son chauffeur de le rejoindre. Ils sortirent par une porte de secours se trouvant à l'arrière du bâtiment tout en surveillant la réaction des hommes de Ngo. Tout semblait normal, ceux-ci ne paraissaient pas être sur le coup. Extrêmement prudent, il préféra, néanmoins, prendre la fuite et rappeler plus tard pour connaître la raison de la désertification des couloirs. Les deux hommes s'engouffrèrent dans une Porsche et sortirent du parking rapidement. A peine avaient-ils parcouru une dizaine de mètres qu'ils croisèrent les voitures de police. La Porsche vira à gauche à vive allure en leur coupant la route, c'était leur seule issue.
- Il m'a l'air pressé celui-là. Nedelec prends-le en chasse, ordonna Fourreau à un de ces lieutenants accompagné d'un autre policier.
Pendant que Fourreau et ses hommes investissaient la société Ngo et procédaient aux arrestations, Saint se trouvait au dernier étage. Il visita chaque bureau après avoir passé les menottes au comptable, l'adjoint de Carine Levallois, et l'avoir attaché à un radiateur. Il pénétra dans un cagibi où se trouvait une armoire de bureau. A l'intérieur, il découvrit sur les étagères, quelques grenades défensives et de vieux dossiers archivés... Il se dirigea ensuite vers le bureau où se trouvaient les vieux micro-ordinateurs, ouvrit une armoire et sortit l'unité centrale dont parlait Marie-Ange. Il dévissa, ouvrit le couvercle et découvrit un appareil électronique démonté, détérioré partiellement. Il l'observa quelques instants et comprit, avec une certaine fureur, qu'il s'agissait de la fameuse machine que lui avait décrit Major, mais que son état laissait penser qu'une partie avait été récupérée par les auteurs, sans doute le coeur du système et ses composants. Fourreau le rejoignit et le félicita malgré tout.
  Nedelec et son coéquipier, gyrophare sur le toit de leur véhicule, poursuivaient la Porsche non sans difficulté. Ils arrivèrent au périphérique Nord avec plus de cents mètres d'écarts. Les crissements des pneus révélaient la vitesse excessive des deux véhicules. Richardson ouvrit son sac de sport et sortit une arme. Il y plaça une roquette de la taille d'un citron et demanda à son chauffeur d'accélérer. Se trouvant à une distance suffisante pour ne pas être atteint par un éventuel tir de leurs poursuivants, il se pencha vers l'extérieur avec son fusil, visa et fit feu. Mais pendant le tir, un virage fit changer de position le véhicule, le projectile partit tout droit dans un paysage forestier, l'explosion coupa un arbre en deux qui prit feu. Pendant que son collègue accélérait, Nedelec sortit son revolver.
- Nedelec, lui demanda Fourreau par téléphone, où en êtes-vous ?
- Ils utilisent un lance-roquette ou quelque chose comme ça. On est sur la périph nord en direction... Attention !
Fourreau entendit un bruit de détonation et s'écria :
- Ned !... Ned ! Vous m'entendez ?
- Oui... il va finir par nous avoir avec son canon, patron. Il vient de griller un véhicule de police qui est venu nous prêter main-forte... Zut ! il vient de nous envoyer un autre obus, on l'a échappé de peu celui-là.
- J'ai envoyé un hélicoptère, il est au-dessus de vous, restez hors de portée ou laissez tomber ! La gendarmerie va prendre le relai.
- J'ai vidé mon chargeur, ils ont des vitres blindées...Ils prennent l'autoroute... Oh ! Il a pulvérisé l'hélicoptère, patron... D'accord ! on abandonne.
Fourreau préféra en rester là avec ses hommes plutôt que d'avoir d'autres morts inutiles sur la conscience, persuadé que le fuyard et meurtrier aurait son compte.


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