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"Pour un monde meilleur"

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV

Roman policier

Délinquance
Rencontre
Fantôme

L'Organisation

Chapitre II

Le commissaire Fourreau informa Saint qu'il avait su convaincre ses supérieurs d'accepter sa participation discrète à l'enquête. Roman l'invita à déjeuner chez lui dimanche avec sa femme et ses deux enfants. Le commissaire l'informa d'abord de la disparition de Mme Foulon et d'une partie de ses affaires, seuls restaient des objets sans valeur. D'après le témoignage d'un voisin d'en face, un vieillard d'environ quatre-vingt dix ans, plusieurs individus l'avaient aidée à déménager. Il avait aperçu ces inconnus entrer dans l'immeuble la nuit. Selon lui, la bande comprenait cinq à six personnes jeunes, dont une femme brune et un homme blond. Il précisait aussi que Mme Foulon les aimait bien et leur parlait parfois. Aucune empreinte ni trace n'avait permis d'identifier ces personnes. Concernant le deuxième appartement de l'immeuble, le propriétaire déclarait qu'il l'avait loué seulement pour trois mois, sans préavis, à usage de bureau à un certain Fernando Gomez... D'après l'état civil que ce dernier lui avait fourni, son signalement et les recherches effectuées, Fourreau concluait qu'il avait usurpé cette identité. Ensuite, le commissaire l'informa que les comptes chèques des victimes ont été quasiment vidés de leur contenu, excepté trois comptes appartenant à des personnes de revenus modestes dont celui de Mme Foulon.
  Saint enfin lui fit part de la proposition que lui avait faite la veille le mystérieux correspondant.

  16 heures 30. Roman éteignit son micro-ordinateur, s'habilla et descendit Moustache chez Mme Delatour. Il sortit de l'immeuble, prit la direction de l'église, y entra, fit un don, car il ne pénétrait jamais dans ces lieux sans glisser une pièce ou un billet dans le tronc. Après avoir prié pour Marie-Ange Chevalley, il quitta ce lieu, en descendit les marches et empreinta la rue qui le conduisait vers la station de métro. A peine arrivé au milieu de la chaussée, il entendit soudain une voiture démarrer en trombe et la vit se diriger droit sur lui. Il atteignit rapidement le trottoir d'en face juste avant que celle-ci ne le touchât. Le véhicule disparut rapidement mais il eut le temps de mémoriser son numéro d'immatriculation tout en se doutant qu'il était faux. Il continua son chemin comme s'il ne s'était rien passé.

  Samedi matin, connaissant l'adresse de Marie-Ange Chevalley, grâce à Fourreau, Roman se rendit chez elle. Il prit la direction de Bobigny. Après trois quart d'heure de route, il arriva devant une propriété clôturée de haies. L'air y était plus respirable que dans la ville, une petite forêt se trouvait non loin de là. Un calme campagnard régnait dans les environs et l'horizon assez dégagé était entrecoupé par quelques pâtés de maisons. Il appuya sur la sonnette... Au bout de quelques instants, une jeune femme d'environ trente ans apparaît, un berger allemand la suivait en aboyant... La ressemblance avec Marie-Ange était flagrante : ce ne pouvait être que sa soeur jumelle. Il l'observait quelques secondes, ébloui par son charme, accentué par son parfum, son teint éclatant, ses magnifiques cheveux bruns, longs jusqu'aux épaules,... Pour Roman, Marie-Ange était là, complètement rétablie, il avait envie de lui dire quelques mots venant du coeur et de l'embrasser comme une épouse.
  - Bonjour, je m'appelle Roman Saint. Je suis un ami de Mlle Chevalley, êtes-vous sa soeur ? Ses paroles étaient entrecoupées par les aboiements du chien
- Oui, mais elle est hospitalisée depuis quelques...
- Je sais, je suis au courant de ce qui s'est passé. Mais j'aimerais que vous m'aidiez à retrouver la personne qui l'a agressée.
- Vous êtes policier ?
- Non, je suis un ami intime de votre soeur. Nous nous sommes connus juste avant son agression.
- Je vous en prie, entrez. Je m'appelle Corinne Chevalley.
- Ravi de vous connaître. Ils suivirent une allée traversant la pelouse du jardin. Non loin de là un mainate se mit à chanter à leur approche, comme pour accueillir le héros inconnu, ou le nouveau justicier dont le nom figurerait dans les annales. Arrivés à hauteur du hall d'entrée, il aperçut un homme en train de laver sa voiture.
- Je vous présente mon fiancé.
- Enchanté, s'écria Roman en lui faisant un signe de la main. Ils pénétrèrent dans la salle de séjour éclairée par la lumière du soleil, tamisée par des rideaux aux fenêtres. Au centre de la pièce une table basse sur un tapis fleuri, entourée d'un grand et d'un petit canapé de cuir marron. Quelques objets décoratifs ornaient l'endroit avec une large bibliothèque adossée au mur. Plus loin un aquarium dont les poissons aux formes étonnantes attirait l'attention du visiteur. Elle l'invita à s'asseoir et dit :
- Voulez-vous boire quelque chose ? Pernod, Cognac ou jus de fruits...
- Je prendrais bien une boisson sans alcool, un jus de fruits par exemple. J'espère que je ne vous dérange pas.
- Non, je cueillais quelques légumes dans le jardin, mais cela peut attendre. Que puis-je faire pour vous, lui demanda-t-elle en souriant et en lui servant à boire.
- Parlez-moi de votre soeur
- C'est ma soeur jumelle. Nos parents habitent ici avec elle. Xavier et moi sommes là uniquement pour passer le week-end, nous habitons à Paris... Elle nous manque, son état nous inquiète, j'espère qu'elle se rétablira rapidement... Nous dit-on la vérité à l'hôpital ?
- Je partage votre tristesse et je compatis.
- Elle allait, par le bus, deux fois par semaine, après son travail, dans son club de gymnastique à Paris. La police l'a interrogée après la mort de son agresseur. Elle lui a donné gain de cause... Les médias parlaient d'elle. Plusieurs personnes de ma famille qui portent le nom de Chevalley ont été victimes d'escroquerie le lendemain du vol de sa carte de crédit. Nos comptes chèques ont été entièrement vidés en une journée par des retraits frauduleux.
- Connaissez-vous ses relations ?
- Elle ne connaît pas grand monde car elle n'habite ici que depuis deux mois, avant elle était à Lille. Ses études de science-économiques terminées, elle avait décidé de venir s'établir ici pour trouver plus facilement du travail. Et puis nos parents sont là... Elle m'avait parlé d'une rencontre avec un jeune homme pratiquant la musculation dans le même club, il s'appelait Roger. Lorsque la police nous a questionnés sur ses relations, nous lui avons parlé de lui. Nous aimerions bien savoir s'il y est pour quelque chose... Et vous, que faites-vous dans la vie... comment l'avez-vous connu ?
- Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois dans le métro et avons fini par faire connaissance. J'enseigne dans une école d'arts martiaux une technique de self-défense.
- Marie-Ange avait été agressée trois fois à Lille dont deux tentatives de viol, une fois elle avait échappé de justesse. C'est la raison pour laquelle, sur les conseils de ses amis, elle décida de faire une demande de permis de port d'armes de petit calibre. Ensuite, elle avait suivi un stage de tir de trois semaines. Elle portait un petit pistolet dans son sac... Depuis que Xavier lui a offert pour son anniversaire un Derringer, acheté aux Etats-Unis, elle a décidé de le porter aussi à la jambe par sécurité. Je me suis moqué d'elle et j'ai eu tort.
- Une autodéfense supplémentaire qui lui a permis de descendre son dernier agresseur, continua Roman.


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