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"Pour un monde meilleur"

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV

Roman policier

Chapitre II
Délinquance
Rencontre
Fantôme

L'Organisation

Délinquance

Lorsque Saint sortit du club, il faisait nuit, les nuages envahissaient peu à peu le ciel et quelques grondements de tonnerre annoncèrent un orage prochain. Il emprunta la ligne de métro habituelle pour rentrer chez lui. A l'une des stations, parmi les voyageurs qui montèrent et prirent place se trouvaient trois jeunes gens âgés de seize à vingt ans à l'allure assez inquiétante. Leurs blousons noirs étaient constellés de clous d'ornement, leurs mains portaient des gants coupés au bout des doigts et leur Jeans étaient déchirés au niveau des genoux. Ils pénétrèrent par la porte du fond du wagon. Lorsque le train repartit, l'un d'eux, vraisemblablement le chef de la bande, se leva et fit un va et vient en chantonnant et en balançant les hanches. le deuxième, après avoir remarqué une jeune passagère, s'approcha, vint s'asseoir à côté d'elle et lui sussurra quelques mots qui n'eurent pas l'air de lui plaire, elle détourna la tête. Le troisième se leva alors et prit place face à elle. Au bout de quelques minutes, elle changea de place. Ils la suivirent, rejoints par leur chef. Tous les trois s'approchèrent d'elle, et se mirent à nouveau à lui parler. Un voyageur se trouvant à côté et constatant que la jeune fille étaient importunée par des paroles indécentes, intervint calmement :
- Laissez-la tranquille s'il vous plaît.
Le chef du groupe le fixa dans les yeux et sortit un couteau à cran d'arrêt en disant :
- Qu'est-ce t'as toi, il y a quelque chose qui t'gênes ?
  Saint, à l'autre extrémité du wagon se leva et les somma de se calmer. Ils le reconnurent et cessèrent aussitôt leur petit jeu car ils avaient eu à faire à lui trois mois plus tôt. Mais, pour leur donner une petite leçon, il s'approcha d'eux :
- C'est la deuxième fois que je vous vois faire votre cirque. Donne-moi ton couteau, s'adressa-t-il à celui qui était le plus proche.
- Je n'ai pas de ça sur moi.
  Le justicier le fouilla et récupéra un couteau à cran d'arrêt et le portefeuille sans difficulté. Le physique et le regard impressionnants de Roman le paralysait de peur mais le délinquant tenta tout de même de lui résister...
- Ah ! Attention à ce que tu vas faire, lui dit Roman d'un ton menaçant. Le jeune n'avait pas oublié la correction qu'il avait reçue, il finit par le laisser faire. Saint ouvrit sa carte d'identité et prononça son nom à haute voix au public. Il s'adressa ensuite aux deux autres qui lui remirent chacun la même arme et leur portefeuille. Après avoir fait de même pour les trois personnages, il leur rendit leurs biens sauf les trois couteaux et les cartes d'identité.
- La prochaine fois que je vous vois encore faire les "cons", je vous casse un bras à chacun et je vous emmène à la police. Enregistré ?... Vous irez chercher vos cartes d'identité au commissariat de Belleville. Les trois loubards étaient effondrés. La rééducation brève et spectaculaire de Saint leur fit changer à jamais leur comportement. Ils avaient découvert la honte et le mépris qu'ils ne ressentaient pas lorsqu'ils étaient face à leurs victimes.

Dimanche matin, se levant à l'heure habituelle, Saint fit une prière pour Marie-Ange. Pas un seul jour il n'avait oublié de le faire depuis qu'ils s'étaient connus. Il rendit ensuite à la boulangerie pour acheter du pain et préparer la réception de Fourreau et de Mme Delatour qu'il avait invitée la veille. Les rues étaient encore légèrement mouillées donnant une impression agréable de fraîcheur matinale car il avait plu pendant presque toute la nuit. En rentrant, il rencontra sa voisine :
- Bonjour Laurence, as-tu bien dormi ?...Tu es bien matinale
- Oui, très bien, veux-tu un coup de main pour préparer le repas ?
Saint ne pouvait refuser étant donné ses qualités culinaires surtout en matière de boisson.
- C'est très gentil de ta part... Avec grand plaisir...
Ils partirent ensemble faire les courses... Il fut très surpris par les capacités de sa voisine à préparer les plats... Il n'avait pas autant d'ardeur ni de patience et ses mets auraient été beaucoup moins esthétiques. Midi trente, il reçut la famille Fourreau, fit les présentations, puis tous les convives se mirent à table. Le soleil fit son apparition entre les nuages et le ciel commençait à être dégagé. Le salon de Saint était bien éclairé, la lumière n'était nécessaire que tard le soir. Au cours du repas, le commissaire parla, entre autres sujets, de son enquête :
- Denis Schultz, le fils, avait changé plusieurs fois de plaques d'immatriculation... toutes étaient fausses. Il avait eu un accident avec délit de fuite... aucune preuve pour accuser le garage Simonet.... D'après les témoignages des victimes, leurs agresseurs au nombre de trois dont une femme avaient entre vingt et trente ans. Un portrait robot était impossible, tant il y avait de différences entre les déclarations. Roman m'a dit que la fille serait brune et non pas blonde comme l'affirmaient des victimes...Quant aux utilisateurs de cartes falsifiées, il m'est impossible pour l'instant de les identifier. C'est l'enquête la plus difficile que je n'ai jamais menée et c'est pourquoi j'ai invité notre hôte à entrer dans la police car je trouve qu'il a beaucoup de talents...
- Il faut dire aussi que tu n'es sur cette affaire que depuis trois semaines, répondit Mme Fourreau. Et, grâce à la participation de M. Saint, tu passeras rapidement commissaire principal.
  Tout le monde rit.
- Vous êtes très modeste Monsieur le commissaire, dit Mme Delatour, c'est rare une personne comme vous.
- Modeste mais redoutable, souligna Roman.
- De même que pour la Citroën noire, elle était faussement immatriculée... En ce qui concerne Schultz, le père, il s'appelle Valentin, informaticien, cinquante trois ans, je ne me souviens plus du reste, mais c'est sans importance. On ne le trouve nulle part, ni chez lui, ni ailleurs. Il est divorcé. Sa femme fait partie d'une secte, elle vit actuellement dans le quatorzième arrondissement et ne sait rien de lui...
Fourreau s'adressant à Saint lui dit :
- A propos du voisin de Schultz, le travailleur nocturne, un de mes hommes l'a rencontré, il n'avait pas pu voir le visage de la femme blonde qui sortait du garage parce qu'il faisait nuit noire.
Moustache leur tournait le dos pour déguster goulûment son plat préparé par Mme Delatour, indifférent aux caresses et aux mots doux de Patrick et Virginie, les enfants de Fourreau. La sonnerie de l'interphone interrompit leur déjeuner, y compris celui du chat. Roman décrocha le combiné :
- Qui est-ce ?
- Matamm Kovalski ? dit une voix avec un accent étranger
- Non, vous vous êtes trompé de touche, regardez bien, elle est au troisième.
- ...
- Allô ?
- ...Pas commprris !
- Pas madame Kovalski ici !
- Ah !...Excouse.
  Le repas avait duré deux bonnes heures. Les invités partirent vers 17 heures. Saint rendit visite à Sophie une dernière fois avant sa sortie de l'hôpital. Elle rentra chez elle avec ses parents accompagnée des deux policiers.


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