littérature

LITTERATURE FANTASTIQUE
*Pour un monde meilleur*

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV

Roman policier

Chapitre II
Délinquance
Rencontre
Fantôme

L'Organisation

Roman s'inscrivit dans une école de tir parce que Marie-Ange ne pouvait pas le guider à chaque instant et il voulait être opérationnel au cas où elle se rétablirait rapidement. Il avait une sérieuse envie d'aller la voir à l'hôpital mais jugeait préférable de communiquer avec une âme vivante plutôt qu'avec un corps immobile. En ce lundi matin calme et ensoleillé, pendant que Moustache dormait sur le tapis du salon, il prit son stylo, s'installa devant le pot de fleurs et écrivit :
- Bonjour Marie-Ange, comment vas-tu ? Je me permets de te tutoyer comme si tu étais ma meilleure amie. Et tu l'es. Je ne cesse de prier pour toi. Le temps passe. J'ai hâte de te voir bien vivante. Je me demande ce que tu vas faire si par malheur tu quittes prématurément ce monde. J'espère que tu te réincarneras dans le corps d'une femme aussi belle que toi. Tandis que moi je continuerai ma route vers l'Eternel.
C'est drôle, comme rencontre, le coup de foudre entre un humain et un fantôme. Tu me manques ; comme si nous étions mari et femme et qu'un événement imprévu tout à coup nous sépare. Je sais que tu ressens pour moi le même sentiment que celui que j'éprouve pour toi...
Un coup de téléphone interrompit ses écrits.
- Monsieur Saint, l'armurerie Desfaucheux, vous pouvez venir chercher votre commande.
  Il posa son stylo à l'endroit habituel, laissa la lettre sur place et fila chez l'armurier parce que sa première séance de tir commençait à 10 heures... De retour chez lui, après avoir positionné le Derringer à son avant-bras droit il s'entraîna. Le mécanisme fonctionnait à merveille. La différence entre la fiction au cinéma et la réalité le fit sourire. L'une était aussi spectaculaire à voir que l'autre difficile à utiliser.

  En fin de matinée, alors qu'il rentrait, il croisa Mme Delatour qui lui prêta une revue. Après avoir bavardé quelques minutes avec elle, il regagna son appartement. Il ouvrit le buffet de la cuisine, entama un litre de lait, remplit son verre et en versa à son chat. Il ressentait un grand plaisir à régaler Moustache qui adorait cette boisson. Celui-ci léchait toujours son assiette et la laissait telle qu'on aurait cru qu'elle venait d'être lavé...
Il ouvrit son carnet d'adresse et chercha le numéro de téléphone du commissaire.
- Bonjour, je voudrais parler au commissaire Fourreau, s'il vous plaît
- Il est en congé, je vous passe son adjoint ?
- Non, merci. Pouvez-vous me dire quand il revient ?
- Mercredi, dans deux jours...
En début d'après-midi, pendant que le chat faisait sa sieste habituelle, Roman s'agenouilla devant son crucifix et pria pour Marie-Ange. Ensuite, il se rendit au commissariat de Belleville...
- Bonjour Monsieur, dit-il à un agent. Je m'appelle Roman Saint, je désirerais parler au commandant Leclerc.
François Leclerc arriva en tenue de civile. Il paraissait plus âgé que le commissaire, cheveux roux foncés coupés à ras, il devait mesurer 1,90m, avec un visage un peu plus sévère que celui de Fourreau. En le comparant à ce dernier on aurait pu le prendre pour le patron. Il se saluèrent et le policier l'invita dans son bureau.
- Mes félicitations pour avoir arrêté quatre malfrats en l'espace d'une semaine. Moi-même, je n'y parviendrais pas. Vous devriez être flic si je puis me permettre.
- Je vous remercie pour vos compliments...
- Que puis-je faire pour vous ?
- Trois jeunes délinquants ont eu leur carte d'identité confisquée. Le commissaire vous a-t-il dit quelque chose les concernant ?
- Il nous a donné l'ordre de les enregistrer dans un fichier qui pourrait éventuellement nous aider dans nos enquêtes... A priori, ils ne feraient pas parti de la bande à Schultz. Voulez-vous leur identité ?
- J'ai leur nom, dit Roman avec un sourire...Pourriez-vous me donner les coordonnées de la jeune fille qui travaille au garage Simonet situé dans l'avenue Klébert ?
Il frappa sur le clavier de son ordinateur et répondit :
- Voici son adresse. Nous les avons déjà questionné une fois. Rien ne nous a permis de les soupçonner, en tout cas pour l'instant... Les deux derniers malfrats que vous avez arrêtés n'ont pas de casier judiciaire. Ce sont à priori de simples chômeurs qui disaient avoir été embauchés dans un bar par un inconnu dont le patron s'appelait Canon. Leur véhicule était faussement immatriculé comme d'habitude.
- Je vous remercie, je vais devoir vous laisser, je vous tiendrai au courant.
Il rentra chez lui, gara sa voiture sur le parking et se dirigea vers l'entrée. Il prit sa clé pour ouvrir la porte vitrée. En pénétrant dans le hall, il sentit la présence de quelqu'un derrière lui et se retourna. Un homme dont l'âge dépassait la trentaine, assez baraqué, cheveux en brosse, le visage taillé à coup de serpe, de même corpulence que lui, l'accosta.
- M. Saint, je m'appelle Loïc Morisot. Puis-je vous parler discrètement ?
- Votre nom me dit quelque chose... Etes-vous champion du monde de boxe française ?
- Pas tout à fait...
- ...de Savate, c'est ça ?
- Oui...Où pouvons-nous discuter ?
Roman, sans crainte tout en restant sur ses gardes, l'invita chez lui.
L'homme déclara :
- M. Saint, un inconnu m'a engagé pour vous combattre moyennant une prime raisonnable. J'avais été disciple dans des écoles de maîtres, j'ai appris les règles de discipline et de sagesse que tout pratiquant de sport de combat se doit de connaître. Par conséquent, je me sers de cet art uniquement pour me défendre. Je vous serre la main et vous déclare mes amitiés.
- Très heureux, appelez-moi : Roman.
Les deux hommes se serrèrent la main.
- Voulez-vous boire quelque chose ?
- Non, merci. Il faut que je parte
-... Qu'allez-vous dire à votre homme ?
- Que je suis tombé sur plus fort que moi et que j'ai dû abandonner dès le début...
- Puis-je vous demander comment vous avez rencontré cet inconnu ?
- Donnez-moi votre numéro de téléphone, je vous rappellerai. Pour l'instant il vaut mieux que je me dépêche pour éviter les soupçons.
Il lui donna ses coordonnées, Morisot lui souhaita bonne chance et ils se séparèrent. Sans être soupçonneux, tout comme pour Vigneron, le mécanicien, il se méfiait toutefois des deux hommes.

Roman résistait à la provocation de Mme Delatour mais celle de Jeannine Langlois pendant ses cours était bien plus ravageuse. Ses mouvements, son parfum et tout le reste détournaient de temps à autre les regards des élèves masculins de leur professeur. Roman restait de marbre et gardait sa concentration, mais pour combien de temps encore, se demanda-t-il. Quand il lui expliquait les utilisations de clé aux articulations, il remarquait qu'elle avait tendance à lui caresser légèrement la main en souriant. Il avait déjà eu à faire à des femmes lui faisant du charme, mais celle-ci était la championne.


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