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"Pour un monde meilleur"

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV

Roman policier

Chapitre IV
Un policier
Assaut
Le Pacte

L'Organisation

Un policier

Dix heures du matin, Roman venait de commencer ses fonctions au commissariat de Belleville en tant que capitaine de police stagiaire. Fourreau était assis devant lui. Le téléphone sonna.
- Excuse-moi, Emile... Roman Saint, j'écoute.
- Capitaine, Lieutenant Boulanger. Un type a tenté de descendre Vigneron, je l'ai envoyé à l'hôpital avec une balle dans l'épaule. Il s'appelle Georges Pukala, 26 ans, manutentionnaire...
- Beau travail, Eric... je tiens le commissaire au courant. Un gardien de la paix va vous remplacer tout-à-l'heure.
Roman en informa Fourreau et continua sa conversation avec son ami.
- Il y avait 33 flacons vides exactement, dit Fourreau. Nous n'avions rien trouvé de suspect dans les bouteilles de vin rouge... Je me demande si ses bouteilles ne servaient pas à diluer un produit versé dans les flacons. Ce serait dans ce cas quelques choses de consommable, une drogue par exemple qu'aurait inventée notre professeur pour "fidéliser" ses patients.
- Trente trois bouteilles...pourquoi trente trois... pour trente trois personnes ? Dites "trente trois" ... Le Christ avait trente trois ans... La bière "33". Une simple commande... ou une pure coïncidence ? Cela aurait pu être trente quatre ou moins...
Le téléphone du commissaire retentit.
- Emile Fourreau, j'écoute.
- Patron, dit le commandant Leclerc, concernant l'appareil qu'on a pris pour un poste radio calciné trouvé dans les débris de la Porsche cette nuit, les experts ont examiné et testé la puce qui était à l'intérieur. Ils sont formels... On tient leur nouvelle "technologie", celle donc qui avait été inventée par Schultz à l'insu de ses complices.
Roman et son ami ne cachaient pas leur joie, ils allèrent sur le champ annoncer la nouvelle à leurs collègues.

  Il était 3 heures du matin, un véhicule s'arrêtait devant l'hôpital Lariboisière. Le conducteur, dans un état de nervosité extrême, était seul. D'une trousse de toilette, il sortit une seringue et un petit flacon contenant une substance noirâtre. Il remplit la seringue, retint sa main qui tremblait et s'injecta le contenu dans une veine de l'avant-bras. Quelques minutes plus tard, ses artères se dilatèrent, sa force se trouva quadruplée, son poids atteignit 120 kilogrammes au lieu de 72 à l'origine, et une taille de 2,15 mètres au lieu de 1,85 mètres à l'origine. Ses vêtements devenus trop serrés pour lui commençaient à se déchirer à certains endroits. Il sortit de son véhicule, pénétra dans l'hôpital, d'un pas lourd, s'approcha de l'accueil et demanda à voir Marie-Ange Chevalley. Lorsque l'hôtesse aperçut l'état de son visage et de son coup dont les veines étaient en relief, elle s'affola.
- M... Qu... qu'est-ce qui vous arrive ? Attendez, j'appelle le service d'urgence... c'est horrible.
- Non ! lui ordonna-t-il d'une voix raisonnante. Je voudrais... voir Marie-Ange Chevalley d'urgence.
- Mais, je... je n'ai pas le droit de...
L'homme la saisit à la gorge et, la poussa violemment, la fit chuter. Il visita alors toutes les chambres en commençant par la plus proche.
- Eh !... vous ? Que faites-vous ? s'écria un médecin en l'empoignant par sa veste.
D'un geste du bras, il le jeta violemment contre un mur.
- Appelez la police ! s'écria quelqu'un. Deux autres employés de l'hôpital se précipitèrent sur lui et furent projetées à plusieurs mètres.
"Dégage, dégage !" grogna le monstre en balayant tout sur son passage. Pendant ce temps, la réceptionniste légèrement étourdie, appuya sur le bouton de la montre-bracelet que Roman lui avait remise et la montre de Marie-Ange clignota. Alors qu'il visitait chaque chambre, il reçut une chaise sur la tête... le coup lui fit peu d'effet. Se retournant il vit un infirmier, il se saisit de son revolver et le visa. Tout à coup, dans une chambre de malade, il sentit une présence derrière lui, il se retourna mais ne vit personne. Puis il sentit quelqu'un lui toucher l'épaule... puis les cheveux. Il tournait sur lui-même mais ne voyait personne. Agacé, il se dirigea vers le seuil, regarda à droite, puis à gauche, personne. Il ne pensait pas au fantôme dont on lui avait parlé à cause de la drogue. Il continua à chercher dans chaque pièce y compris les bureaux, les toilettes, les kagibis... sentit à nouveau quelqu'un derrière lui, se retourna, fit feu dans le vide en utilisant la dernière balle qui lui restait ; plus personne n'osait essayer de le maîtriser depuis qu'il était armé sauf une présence invisible qui le désorientait. Les malades hurlaient dans les chambres chaque fois qu'il y faisait irruption. Un début d'incendie se déclara dans un local à poubelles. L'homme atteignit enfin la chambre de Marie-Ange. Il regarda à nouveau la photographie de sa victime qu'il avait dans sa poche pour se remémorer son visage. Alors qu'il s'apprêtait à enfoncer la porte, il fut interrompu par une sommation :
-   Police ! Jette ton arme ! hurla une voix lointaine qui résonna dans les couloirs de l'hôpital.
L'homme se tourna en direction de Roman en pointant son revolver vide. Une détonation retentit ... malgré une balle dans le genou il avança vers son adversaire se trouvant à une vingtaine de mètres. Saint, en position agenouillé, son arme pointée dans sa direction, lança une deuxième sommation. Le monstre continuait à avancer puis soudain, il lança son revolver en sa direction à une vitesse telle une boule de canon, Roman l'évita à temps ; il reconnut le visage de Valentin Schultz. La douleur eut finalement raison du monstre, il s'affaissa doucement et bascula, mais se releva aussitôt en se tenant la jambe ensanglantée :
- Elle a tué... mon fils, lança Schultz en essayant d'avancer péniblement, elle doit... mourir, grogna-t-il.
A bout de force, il tomba à la renverse en poussant un cri. Cloué au sol, il attendait que Roman s'approchât... Schultz lui attrapa une jambe, mais aussitôt il poussa un dernier cri en lâchant prise. Le lieutenant Nedelec arriva et put enfin lui passer les menottes pendant que l'effet du sérum diminuait. Saint remercia l'infirmière-hôtesse de sa collaboration.

  - Valentin Schultz, dit Roman, s'est dopé avant d'entrer dans l'hôpital. La substance lui a donné une force et une résistance phénoménales... qui lui ont permis de démolir tout ce qui le gênait sur son passage et de résister à une balle de Manurhin.
- Une fiole vide, dit Leclerc, a été trouvée dans sa voiture, il devait contenir un nouveau sérum créé par le professeur Goujon.
- On va l'envoyer en laboratoire, dit Fourreau, mais en attendant le temps presse, nous n'avons pas de temps à perdre. Cette "potion magique" risque de faire des dégâts s'il se trouve entre les mains de tous les membres de la bande.
Fourreau commençait à faire les cents pas quand le commandant Leclerc l'interrompit.
- Patron, dit-il, j'ai réfléchi à ce chiffre 33, l'âge du Christ comme disait Monsieur Saint... et à ces mots "potion magique". Lorsque j'ai rencontré Mme Schultz mère, qui est séparée de son mari, pour l'interroger -elle était adepte de la secte "Infinitude"- elle m'avait dit qu'elle devait boire le "vin de vitalité" lors des cérémonies pour que l'âme puisse vivre éternellement après sa mort... Le véritable sang du Christ transformé en vin...qui produit vraiment un effet miraculeux, m'a-t-elle dit. En fait, je pense que c'est tout simplement du vin contenant une sorte de drogue inventée par Goujon.
- Un moyen pour attirer de nombreux adeptes et gagner des dons financiers colossaux, dit Fourreau.
- Et pourquoi 33 bouteilles ? demanda Roman au commandant.
- Elle ne m'a rien dit là-dessus... Peut-être pour donner plus de véracité à leurs cérémonies. Je suppose que ces flacons étaient présentés sur l'autel.
- Bien, dit le commissaire. Monsieur Leclerc, vous faites du bon travail, je vous en félicite... Continuez les interrogatoires. Et Roman, tu t'occupes, hein... comme d'habitude...
- ...De m'infiltrer dans la secte avant ton intervention.
  Les deux hommes du commissaire quittèrent son bureau et Roman regagna le sien. Il referma sa porte, sortit sa télécommande et appela Marie-Ange.
- Oui, Roman.
- Comment vas-tu ?
- De mieux en mieux. Je vais devoir regagner mon corps souvent.
- J'en suis très heureux. A bientôt !
- Roman, tu as l'air pensif, as-tu besoin de moi ? Si c'est pour sauver des milliers de gens, je suis prête. Tu aurais fait la même chose à ma place.
- D'accord, pourras-tu visiter la secte de "l'Infinitude" rapidement. Je crois qu'on va mettre le paquet sur l'organisation.
- Cela en vaut la peine, je peux. A bientôt !
Un peu plus tard, Marie-Ange revint informer son ami.
"Une surprise", dit-elle, "Mme Foulon faisait la cuisine... Cinq personnes en robe célébrent la cérémonie... Une centaine de fidèles... Quatre vigiles (peut-être) sont postés discrètement au quatre coin de la propriété... Un laboratoire au sous-sol... Goujon et une femme y travaillent... De là, une sortie souterraine d'environ une trentaine de mètres de long débouche sur le paillasson d'une maison voisine clôturée même style que chez Simonet, à l'intérieur se trouvaient deux types avec pistolet-mitrailleur. A l'arrière du pavillon, une Renault turbo garée derrière un portail". Saint quitta son bureau et vint le signaler à Fourreau. Le commissaire et ses hommes se rassemblèrent pour organiser une intervention.


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