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"Pour un monde meilleur"

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV

Roman policier

Chapitre I
Un justicier
Coéquipiers
Mystère
L'Organisation
Coup de foudre

Pendant sa pause café au dojo, un collègue vint chercher Roman pour un appel téléphonique.
- Roman Saint, j'écoute.
- Monsieur Saint, je suis l'employé du garage Simonet qui vous a répondu au sujet de Monsieur Schultz, la semaine dernière. Vous souvenez-vous de moi ?
- Je m'en souviens. Je portais des lunettes de soleil. Comment m'avez-vous reconnu ?
- Il faut que je vous voie absolument ce soir. C'est très important.
- Où ?
- Devant l'église qui se trouve à côté de chez vous.
- Je termine à vingt heures ma dernière séance.
- J'y serai dans une demi-heure.
- Entendu.
  Roman se rendit au rendez-vous tout en se méfiant de l'homme. Il se gara à une centaine de mètres du lieu et continua à pied en prenant une rue conduisant vers l'arrière de l'église. L'endroit était bien éclairé et animé. En face, un restaurant trois étoiles accueillait de nombreux clients. Une dizaine de voiture étaient stationnées le long du trottoir. Un vent violent réveilla soudainement les arbres endormis. Ils balançaient leurs branches tels des êtres vivants agitant leurs bras squelettiques. Une bande de jeunes discutait adossés à la grille clôturant l'édifice. Il aperçut un peu plus loin à l'entrée la silhouette de l'employé. Il s'approcha de l'homme prudemment en scrutant les environs.
- Bonsoir monsieur Saint, dit celui-ci en le voyant arriver. Je m'appelle Martin Vigneron. L'homme ne dépassait pas la trentaine, dynamique, avec une barbe naissante, cheveux longs frisés et lunettes de vue, avec l'allure d'un étudiant. Allons discuter dans ma voiture, vous voulez bien ?
Les deux hommes s'installèrent dans le véhicule et entamèrent la conversation. Saint s'assura qu'il n'y avait aucun danger car son interlocuteur paraissait nerveux.
- Il faut que vous m'aidiez, monsieur, parce que je n'ai pas l'intention d'aller en prison. J'ai été forcé de participer. La Peugeot 106 noire, qui était à l'origine blanche, avait été repeinte une première fois en rouge, a été réparée trois fois en l'espace d'une semaine. Elle a été accidentée par Schultz et ses complices mais sans gravité, juste quelques bosses ou phares cassés lors de leurs méfaits. Mon patron à qui vous avez parlé n'avait établi qu'une facture pour les trois règlements. Nous avons fait en sorte que cela n'éveille aucun soupçon chez notre secrétaire-comptable puisque nous étions chargés de la réparation des véhicules accidentés.
- Et votre patron est au courant que vous êtes là ?
- Non. Il ne faut pas qu'il le sache
- Deux tueurs m'ont rendu visite hier, vous êtes au courant ?
- Justement, le patron m'avait demandé de vous suivre jusqu'à chez vous le jour où vous êtes venu. J'ai vu votre nom sur la boîte aux lettres pendant que vous montiez chez vous après avoir pris votre courrier. Ensuite, il a envoyé ces tueurs probablement, sachant qui vous êtes. Faites attention à vous monsieur parce qu'ils sont méchants.
- Que savez-vous d'autres sur Schultz ou ses complices ?
- Il y a environ un mois, Schultz est venu nous proposer cette affaire alors qu'on était d'honnêtes gens. Mon patron avait d'abord hésité et ensuite il a accepté, à cause des difficultés financières que rencontrait le garage depuis quelque temps. La concurrence est rude, alors parfois on prend des risques pour éviter que le navire coule, sans trop savoir ce que nous réserve le futur...
Ils sont quatre : Denis Schultz, une fille brune et deux gars de vingt à vingt cinq ans, je crois. Je les ai aperçus deux fois. Leur chef nous a dit que si tout marche comme il le désire, nous aurons une place dans leur hiérarchie et une promotion. Seul Schultz vient au garage, jamais les autres, pour ne pas se faire remarquer, je pense... Je crains des représailles si on me découvre.
- Vous avez bien dit une brune ?
- Une femme brune, oui
- Ecoutez, vous allez continuer comme si de rien n'était, je m'occupe du reste. Mais il faut que nous restions en contact et que vous me teniez au courant.
- Pas de problèmes. Au fait, vous avez trouvé le frère jumeau de Schultz ?
- L'histoire du frère jumeau était juste une feinte... Vous sauriez décrire les trois jeunes gens ?
- Impossible, ils sont venus une seule fois mais sont restés éloignés du garage, je ne me souviens plus de leur visage.

Roman n'avait pas pensé à son fantôme depuis deux jours. Quoiqu'il n'eût pas souvent l'occasion de rester chez lui. Il aurait bien aimé connaître la suite de son message d'autant plus que celui-ci était peut-être important. Le sifflement du vent s'intensifiait et les arbres dansaient, un grondement de tonnerre donnant le rythme de temps en temps, prélude d'un bel orage. Quelques volets claquaient dans le voisinage.
  Pendant qu'il dînait avec Moustache, celui-ci soudain sauta de la table et se précipita dans le salon comme s'il avait senti une présence. Saint, de nouveau surpris, se leva, mais il remarqua que cette fois son chat ne s'était pas transformé en porc-épic furieux avant de s'enfuir. Il le suivit et l'aperçut avec le fameux stylo magique entre les dents. Il comprit aussitôt le geste du félin, c'était extraordinaire. Ce qu'il attendait arriva : le complément du message. Il saisit le stylo, prit un bloc-note et s'installa sur la grande table du salon. Après quelques secondes, sa main traça rapidement mais maladroitement, les mots "Josiane Laforêt". Il attendit pour que l'esprit lui donne la suite du mot "Lar" mais il semblait ne plus être présent. Quelques minutes plus tard, il ajouta lui-même le mot à la suite et tenta de faire un rapprochement : "Josiane Laforêt ... L a r... plus, l'explication de la page de l'annuaire". Une fois encore, il doutait un peu de son visiteur. Vivait-il (ou elle), même dans l'autre monde, à cent à l'heure, à peine était-il apparu qu'il n'était déjà plus là. Ou alors était-il un mordu du jeux en tous genres, dans ce cas il s'était trompé de partenaire.


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